Dans sa leçon inaugurale à Oxford, R.J.W. Evans prend le temps d’esquisser ce qu’il considère être le grand chantier jusqu’alors ignoré par la profession historienne - le rapport à la langue, à la pluralité linguistique, à la réalité langagière du temps passé. Ce papier se veut une réponse possible à cet appel, car en partant d’un objet – la guerre de coalition alliée pendant la Première Guerre Mondiale sur le Front de l’Ouest – il est possible de voir comment les approches récentes dans l’historiographie des rapports interculturels et notamment « l’histoire croisée » peuvent bénéficier d’un contact avec les tendances sociologiques en traductologie . Deux cultures militaires différentes sont perçues et représentées dans deux langues différentes par des individus travaillant dans un contexte qui n’est compréhensible ni par la comparaison, ni par les études des transferts et qui donc demande une nouvelle approche interdisciplinaire.